Sous l’influence des islamistes, cet antisémitisme s’est évidemment répandu en Afrique du nord. Le décret Crémieux de 1870, accordant la citoyenneté française aux juifs d’Algérie, marqua le début de la fracture entre Juifs et musulmans du Maghreb. Les conséquences de ce décret facilitèrent la propagande islamiste quelques décennies plus tard. Dès les années 1930, de vives tensions entre Juifs et musulmans d’Afrique du nord éclatèrent en raison des évènements en Palestine. L’antisionisme commença à glisser dès cette époque vers l’antisémitisme inspiré de l’Europe. La naissance de l’État d’Israël en 1948 puis l’aggravation du conflit dans les années 1960 permirent à la fois aux islamistes, mais aussi aux pouvoirs politiques en place, de mieux l’instrumentaliser. Pour les régimes autoritaires post-indépendance du Maghreb, détourner l’attention vers la misère des Palestiniens était le moyen pour que les peuples se préoccupent moins de la misère chez eux. Ce qui contribue à éviter une déstabilisation des régimes. Cela leur permettait aussi d’apporter une pierre supplémentaire à la construction d’un sentiment panarabe. L’échec du panarabisme a ouvert un boulevard au développement du panislamisme.
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