« Autopsie de la Bible » : entretien avec Thomas Römer

Des rééditions revues et augmentées ?

Très exactement. Mais y a aussi des compilations. Quand on regarde attentivement, on se rend compte que, dans l’histoire du Déluge, comme dans la Traversée de la mer, il y a des récits qui étaient parallèles et qui mettaient l’accent sur des aspects différents. On n’a pas choisi, on les a mis ensemble pour faire un grand récit.

Disons qu’après la destruction de Jérusalem, en 587 avant l’ère chrétienne, avec la dispersion, l’exil et la Diaspora, le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible) va devenir le fondement d’une nouvelle religion, qui ne peut plus se baser sur une légitimation politique royale ni sur une cohérence territoriale, puisque tout est perdu. Le Pentateuque va devenir la « patrie portative », c’est-à-dire, en fait, un substitut du roi, de la terre et du Temple.