« Autopsie de la Bible » : entretien avec Thomas Römer

Après ce travail, il faut absolument s’intéresser aux autres documents : inscriptions, textes littéraires, annales, sceaux, etc., du Proche-Orient ancien, de Mésopotamie ou d’Égypte. Les textes bibliques naissent dans un environnement où il y a d’autres textes, où des images et des idées circulent. Est-ce qu’il y a des parallèles ? Qu’est-ce qui est spécifique ? C’est une deuxième approche.

Puis vient le travail de l’historien qui interroge ce que l’on sait des périodes dans lesquelles il pense pouvoir inscrire le texte sur lequel il est en train de travailler. Aujourd’hui, on ne peut pas faire des études bibliques sans tenir compte de l’archéologie, même si elle n’a pas réponse à tout. L’archéologie a aussi besoin des documents, des textes bibliques. Pratiquement, quand on va sur le terrain, on voit bien que l’archéologie est tout autant une science d’interprétation que le sont les études littéraires. Vous faites des découvertes, mais ensuite, il faut faire des hypothèses. Donc dire : « l’archéologie a prouvé que… », est souvent faux. En revanche, l’archéologie peut exclure un certain nombre de choses. Par exemple, on peut dire qu’à telle époque, tel site n’existait pas ou était détruit.