« Autopsie de la Bible » : entretien avec Thomas Römer

Les textes, de l’Ancien ou du Nouveau Testament, tout comme le Coran, présupposent une société qui n’a rien à voir avec la nôtre. Imaginer pouvoir utiliser ces textes comme s’ils n’avaient pas une histoire ou un contexte historique, c’est une aberration. Lors du débat sur le « Mariage pour tous » où on nous a récité deux passages du livre du Lévitique pour dire : « L’union homosexuelle est contre la volonté divine ». On a beaucoup cité la première partie du verset : « quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, c’est une abomination. » Mais on n’ose pas dire la suite : « les deux seront mis à mort » – sauf dans le cas de la folie d’Orlando ! Et dans les mêmes chapitres (18 et 20), il est écrit que si on couche avec une femme durant ses règles, c’est également puni par la peine de mort. Mais là, les mêmes milieux disent: « ça, c’est la loi de l’Ancien Testament, qui est dépassée par le Nouveau Testament ». On se met un peu à la place de Dieu pour décider quelle loi sera encore applicable et quelles autres lois ne sont plus d’actualité.