« En prison, paroles de djihadistes », diagnostic sur la radicalisation

Je pense par ailleurs que la raison pour laquelle il y a beaucoup moins de djihadistes qui partent en Syrie, c’est d’abord parce que l’Etat islamique n’existe plus en tant qu’entité territoriale, même s’il y a toujours des réseaux souterrains. C’est aussi parce que la police a fait son boulot et que la plupart des cellules de recrutement ont été démantelées.

Enfin, je pense que beaucoup d’individus qui sont partis là-bas, en 2012, 2013 ou 2014, avant les attentats contre Charlie Hebdo, sont revenus de leur plein gré et ont dit depuis à leurs proches “j’y suis allé, ça n’est pas ce que vous croyez, n’y allez pas.” C’était le cas d’un homme, parti en Syrie avec sa femme, que j’ai rencontré en prison : son épouse, qui est sous contrôle judiciaire, a informé ses proches de ce qu’ils avaient vécu. Je pense donc qu’il y a beaucoup de personnes qui sont revenues, qui sont soit sous contrôle judiciaire extérieur, soit en prison mais avec des parloirs, et qui préviennent leurs proches. Le discours de ceux qui y sont vraiment allés pour informer de la réalité sur place est beaucoup plus crédible que celui du politicien français qui, de principe, déteste Daesh.