« En prison, paroles de djihadistes », diagnostic sur la radicalisation

En général, plus on dit à quelqu’un qu’il a tort, plus il se persuade qu’il a raison. Il faut donc lui montrer en quoi ce groupe est délétère. Et, les gens qui sont le plus crédibles pour le dire ne sont pas tellement les gens de l’extérieur, mais plutôt les témoins du groupe eux-mêmes, les repentis.

Je me souviens d’un jeune qui avait vingt ans au moment d’arriver en prison, et qui était dans une démarche totalement naïve : son grand frère lui avait dit “Viens en Syrie, tu auras un poste d’ingénieur du pétrole”. Il avait fait deux tentatives avortées de départ, puis avait été incarcéré. Comme ça n’était pas un profil très dangereux sur le plan criminologique, il avait été mis en cellule avec un détenu d’origine maghrébine d’une quarantaine d’années.