Se définir soi-même, le défi des jeunes Asiatiques de France

Étant de la deuxième ou troisième génération, ces personnes se sentent avant tout français. Le décalage de perception avec leurs parents est assez flagrant. Pour Sun, journaliste, entre autres activités, « il y a une différence dans la manière d’appréhender la France. Je me suis toujours senti français, je m’investis dans la vie citoyenne, je n’ai pas eu l’impression d’être rejeté et de devoir faire plus que les autres. Ce dernier point, mes parents ont eu à le faire. J’ai vu comment ils ont travaillé pour y arriver ».

L’image renvoyée par la société

Le cadre familial n’est pas le seul domaine dans lequel il est difficile de se définir. Même à l’âge adulte, l’image renvoyée par la société reste celle de « l’Asiatique ». « Depuis les années 2010, la société française a évolué mais les gens nous perçoivent encore comme des Asiatiques, poursuit Sun. Il y a une question qui me rendait indifférent mais qui maintenant me gêne : lorsqu’on me demande mon origine directement, comme première question. Il n’y a aucun mépris mais au bout d’un moment, ça commence à faire beaucoup. J’ai l’impression d’être un peu l’Asiatique de service. Je réponds maintenant que je suis français. »