Se définir soi-même, le défi des jeunes Asiatiques de France

Assise à sa droite, Kim avoue avoir eu le même malaise à l’école primaire : « J’étais la seule Asiatique, je ne comprenais pas les remarques des autres. Je me souviens avoir dit à mon père : ‘’Je t’en voudrais toujours parce que je n’ai pas envie d’être chinoise ou cambodgienne, j’ai juste envie d’être comme tout le monde’’Pour la sociologue Simeng Wang, ce sentiment n’est pas rare chez les jeunes, notamment chinois ou d’origine, qu’elle a pu rencontrer au cours de ses recherches : « Ils me racontent qu’ils ont honte de leurs parents puisqu’ils ne savent pas parler français, ont besoin d’eux pour les démarches administratives, s’occuper du commerce… Même si cela ne se traduit pas en pathologie lourde, ces enfants expriment une forme de souffrance psychique avec le sentiment de honte, d’être déracinés. »