Naëm Bestandji : « En luttant contre l’islamisme, on lutte aussi contre l’extrême droite »

VdH : Vous venez d’évoquer la polémique relative au voile porté par Maryam Pougetoux, présidente de l’UNEF à Paris IV. Elle est selon vous un exemple du mouvement de fond qui touche ce syndicat et la gauche en général. Pouvez-vous expliciter votre propos ?

N.B. : C’est un mouvement de fond qui a commencé il y a plusieurs dizaines d’années. C’est hallucinant qu’une extrême gauche et une partie de la gauche socialiste soutienne une extrême droite religieuse. Pourquoi ? Car on ne perçoit pas le danger, contrairement au danger de Civitas ou des lefebvristes, les intégristes catholiques. Ils sont comme les islamistes, ils sont pareils. La différence, c‘est la stratégie politique qui est menée et c’est la perception qu’on en a à travers l’histoire. Les uns sont vus comme des oppresseurs potentiels, comme Civitas. Les autres sont perçus comme des opprimés, suite à l’histoire de la colonisation. Et ils jouent sur cette image d’opprimés. L’autre raison, c’est que Civitas, comme les lefebvristes, ont un point commun avec les salafistes, c’est qu’ils sont honnêtes. Ils disent : « On ne veut pas de la laïcité, on veut lutter contre la démocratie. » On les voit arriver de loin.