Depuis, il savoure son nouveau mode de vie. « En France, tout est speed tout le temps, explique-t-il. On consomme sans arrêt, on sort au ciné, au resto… Alors qu’ici, le temps est plus lent, on se recentre sur les moments en famille. » Ce qui ne l’empêche pas de succomber à la frénésie des achats lors de ses retours à Villiers-le-Bel, deux fois par an mais « rarement plus de 10 jours ». Dans ses deux pays, il sait tirer parti de sa double culture. « Je m’adapte et ça me sert plus que ça ne me dessert », résume Diadié, heureux de contribuer à l’économie du Mali. Comme 63 % des repats qui sont « rentrés parce qu’ils voulaient avoir un impact sur le continent » précise AfricaFrance.
Un processus qui peut s’avérer complexe
Mais attention, la transition n’est pas évidente. « C’est une chose de venir en vacances, s’installer en est une autre », insiste Halimatou Nimaga, consultante de la Banque mondiale, repat depuis 2017 et trésorière de l’Union des ambassadeurs. « On doit casser cette illusion que beaucoup de futurs repats ont du Mali, renchérit Koudiedji Sylla, journaliste et membre de l’association. On ne dresse que des portraits de gens qui ont fait fortune, ce qui donne une image erronée. » D’où l’idée de « fédérer [leurs] forces et préparer à la réalité du terrain pour limiter le nombre de projets qui s’arrêtent », reprend Halimatou Nimaga.