Focus sur les « repats », ces enfants d’immigrés qui partent vivre sur les terres de leurs parents

Climat, habitudes culturelles, déplacements…

Dans la vie quotidienne, il n’est pas toujours simple de se faire à la poussière, aux coupures de réseaux de télécommunication ou d’électricité… « On finit par s’habituer, quand on peut trouver un endroit avec un groupe électrogène c’est super ! rassure Yasmine Cissé. On trouve au marché des lampes sur batteries, on prend le pli. Mais c’est vrai qu’il fait très très chaud, la saison des pluies est dense… » Les déplacements, aussi, sont différents. « A Paris, beaucoup ont l’habitude de marcher alors qu’ici, c’est très peu adapté pour les piétons. Il faut apprendre la vie véhiculée. En France, le client est roi. Ici, les taximen ne sont pas des Uber, il faut prévoir l’appoint pour les régler, sans quoi ils peuvent se fâcher. Mais on apprend vite qu’il suffit de les prévenir et on s’arrête en chemin pour faire la monnaie. »

« Le confort européen me manque peu », assure Aminata, 38 ans, qui a quitté Cergy (Val-d’Oise) il y a un peu plus d’un an. Après des années dans un cabinet d’études marketing et un licenciement économique, elle se lance dans un projet agricole. « J‘avais remarqué que beaucoup de récoltes se périment sur le bord des routes », explique-t-elle. Quand son père est rentré au pays, elle a décidé de le suivre et il lui a confié l’exploitation de 3 hectares. « En parallèle, je travaille sur des recettes avec du jus de bissap, de mangue… Les produits agricoles périssent vite avec le soleil et la population se limite à la consommation brute. Moi, je les transforme pour pouvoir les conserver. »