Le vivier est là, pourtant : les deux tiers des 16 000 lycéens sondés à ce sujet, en 2018, par le Cnesco, organisme d’évaluation du système scolaire, ont fait part de leur désir d’engagement à l’âge adulte. Avec, d’emblée, une préférence exprimée pour les « actions ponctuelles » et spontanées, non affiliées à une organisation traditionnelle.
Qu’est-ce qui les fait « bouger » ? Parmi les causes à défendre, on retrouve, d’une consultation à l’autre, le triptyque liberté-égalité-fraternité. Le réchauffement climatique, la pauvreté, le chômage, les violences, le sort fait aux migrants sont autant de « moteurs » mis en avant par les jeunes Français, comme par leurs camarades européens. « On a aussi vu revenir, après la vague d’attentats, les valeurs d’ordre, le patriotisme, la défense du pays, observe la sociologue Anne Muxel. Même le service militaire, rejeté par la génération d’avant, trouve un certain écho. »