Parler de la banlieue normalement

Buildings are pictured in 'L'Abreuvoir' district (Cité de l'Abreuvoir), in Bobigny near Paris, on March 17, 2015. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON / AFP PHOTO / THOMAS SAMSONDes immeubles de la cité de l’Abreuvoir, à Bobigny, le 17 mars 2015. (AFP / Thomas Samson)

Certes, il y avait les tours HLM, et « HLM » connotait « la banlieue », comme je n’avais pas manqué de le souligner dans mon reportage, avec ce titre légèrement racoleur : « retrouvé dans un trou d’obus, un soldat de la Grande Guerre inhumé au pied d’un HLM ».

Mais, excepté ce détail, on aurait pu être n’importe où ailleurs, effectivement.

Sans que j’en aie conscience, ma première expérience en banlieue reflétait une vérité de ce territoire, qui est comme n’importe lequel et qui pourtant n’est pas n’importe lequel.

C’est le paradoxe auquel est confronté le journaliste travaillant en banlieue : parler normalement d’un territoire qui n’est pas tout à fait normal, même s’il aspire puissamment à la normalité.