Parler de la banlieue normalement

Doves are released on November 5, 2014 in Rosny-sous-Bois, east of Paris, over the funeral ceremony for French World War I sergeant Leon Senet, who died in the Pas de Calais in northern France on May 23, 1915 and whose body was found there in the summer oLâcher de colombes pour la cérémonie funéraire de Léon Senet, sergent tué dans le Pas de Calais pendant la Première guerre mondiale. Rosny-sous-Bois, 5 novembre 2014. (AFP / Eric Feferberg)

Je revois la scène comme si c’était hier, et l’émotion qui s’était emparée de l’assistance – jusqu’au préfet Galli, qui avait discrètement essuyé une larme – lorsque la marche funèbre avait retenti pour accompagner l’entrée solennelle du cercueil de Léon Senet, recouvert du drapeau tricolore.

La nuit tombait, les RER se succédaient, déversant sur le parvis leurs voyageurs pressés, indifférents à la cérémonie qui s’était conclue par un lâcher de colombes du plus bel effet. Puis nous avions suivi le corbillard en silence, jusqu’au carré militaire du cimetière communal où le sergent avait été inhumé contre le mur d’enceinte, au pied de deux hautes tours, surmontées de l’enseigne lumineuse « Rosny 2 », qui allaient constituer le principal repère visuel de mes trajets pendulaires au cours des quatre années suivantes.