Parler de la banlieue normalement

A picture taken on August 23, 2013 shows people walking down a commercial street in Saint-Denis, north of Paris. The communist city council of the city took on July 27, 2013, an executive order prohibiting for three months over 70 shops in the neighborhooRue commerçante à Saint-Denis. 23 août 2013. (AFP / Thomas Samson)

Eviter la stigmatisation est une chose entendue pour la plupart des journalistes.

Le concept de « no-go zones » – qui s’appliquait d’ailleurs aux quartiers populaires de Paris et non à la banlieue qui en est leur prolongement -, est devenu une blague – un stigmate retourné avec humour à l’envoyeur.

Et, si l’on met de côté certains reportages ou Une sensationnalistes, qui jouent sur la peur de l’islam et de l’étranger, il ne viendrait à l’idée d’aucun journaliste sérieux de caricaturer le « 9-3 » en bastion de l’islam radical ou en réservoir à djihadistes.

La réalité est évidemment plus complexe: Lunel, dans l’Hérault, a envoyé plus de djihadistes en Syrie que Saint-Denis, sans parler des convertis souvent issus de zones périurbaines qui ont répondu à l’appel du djihad international.

Il n’y a pas de territoires perdus de la République, non parce que l’islamisme ou la haine de la France et des institutions républicaines n’y ont pas cours, mais parce que la notion de territoire est trop large : dans une même tour HLM, on peut trouver de tout, des salafistes portant kamis et des musulmans qui ne font pas le ramadan, des filles voilées et des émancipées qui vont s’éclater en boîte le samedi soir à Paris.

Laissons donc de côté cette stigmatisation-là.