Un constat partagé par Marie Dosé, l’avocate française d’Ali Oulkadi, l’un des chauffeurs de Salah Abdeslam, qui est revenu, en larmes devant le juge, sur ses 28 mois passés à l’isolement. Le trentenaire a fini par être dédouané par Salah Abdeslam puis remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire en juin, la justice ayant établi, à ce stade, qu’il ignorait tout de l’implication de son ami dans les attentats du 13-Novembre.
« Logique sécuritaire » et « risque zéro »
L’administration pénitentiaire reconnaît que la « logique sécuritaire » prime face à « l’angoisse de la dissimulation », la fameuse taqîya, et le risque de recrutement en prison : « Si demain, un attentat est commis en prison par un détenu AMT, on nous dira ‘qu’est-ce qu’il faisait en milieu ordinaire ?' »
On sait depuis l’attentat de Magnanville que le personnel pénitentiaire est sur la liste des personnes à abattre en premier.à franceinfo
D’où cette politique du « risque zéro » en prison, quand bien même le niveau de dangerosité est parfois difficile à évaluer. « Le régime des détenus AMT est proche, voire pire, de celui du très grand banditisme, relève David Apelbaum, qui défend Salim M., le frère d’Ahmed M. Ils sont par exemple systématiquement poursuivis pour détention de téléphone portable, contrairement aux détenus dits de droit commun. C’est une façon de les intimider. »
Chacun de ces détenus est traité comme l’ennemi public numéro un.à franceinfo