Isoler ou « réinsérer » ? Le dilemme de la prison face aux personnes impliquées dans des affaires de terrorisme

À la mi-septembre 2016, Ahmed M. intègre l’unité pour la prévention de la radicalisation (Upra) de Fleury-Mérogis. Selon le rapport des conseillers d’insertion et de probation (CPIP), le détenu « adopte une posture de repli »,« refuse de communiquer avec les personnels », s’habille en noir comme « un combattant » et se rapproche « des détenus les plus radicaux ». « Ce n’est pas surprenant, ces unités ne regroupaient que des profils radicalisés », réagit Clémence Witt, qui voit davantage dans son attitude « le comportement d’un adolescent opposé à ses conditions de détention ». Mais pour les agents de la pénitentiaire, cette attitude est « potentiellement » dangereuse. Même si le CPIP juge « impossible d’évaluer le risque d’extrémisme violent » d’Ahmed M., il est transféré à Rouen en octobre 2016 où il est aussitôt placé à l’isolement.

Dans ce genre de dossiers, tout est interprétable dans un sens ou dans un autre. On se fonde toujours sur des doutes.Chloé Chalot, autre avocate d’Ahmed M.à franceinfo