Isoler ou « réinsérer » ? Le dilemme de la prison face aux personnes impliquées dans des affaires de terrorisme

L’appel sonne dans le vide depuis de longues minutes. Une silhouette apparaît enfin sur l’écran de la 8e chambre du tribunal correctionnel de Paris ce vendredi 22 juin. Ahmed M., 23 ans, se tient tout ouïe. Cet homme au crâne dégarni, barbe légère et polo bleu sur pantalon kaki, assiste à son jugement en appel par visioconférence. Il a été condamné en première instance à huit ans de prison, dont deux tiers de sûreté, pour association de malfaiteurs terroriste (AMT). Depuis la maison d’arrêt de Rouen, il fait signe à son avocate, avec un sourire vague. La décision tombe : cinq ans de prison. « Merci beaucoup, je ne sais pas quoi dire. » Puis lève le pouce.