Isoler ou « réinsérer » ? Le dilemme de la prison face aux personnes impliquées dans des affaires de terrorisme

Le jeune homme se renferme, comme en atteste le dossier. Décrit comme « avenant et joyeux » au début de son incarcération, il se mure dans le silence au cours de l’année 2016. Dans l’attente de son procès, sa détention provisoire sera prolongée à quatre reprises, d’abord pour quatre mois renouvelables, puis six mois, comme le permet la loi du 3 juin 2016 pour le délit d’association de malfaiteurs terroriste. « On met de côté ces individus pour sécuriser la société, sans individualiser le régime carcéral. Or, les détentions provisoires dans ce genre de dossiers sont souvent très longues car les instructions sont complexes », souligne l’avocate Olivia Ronen, dont le client, poursuivi dans l’enquête sur l’attentat de Nice, s’est suicidé à Fleury-Mérogis le 8 juin 2018, juste après la deuxième prolongation de sa détention provisoire, malgré son rôle périphérique dans le dossier, rappelle Libération.