Isoler ou « réinsérer » ? Le dilemme de la prison face aux personnes impliquées dans des affaires de terrorisme

Une « stigmatisation » persistante à la sortie

Les 12 secrétaires de la conférence du barreau de Paris, commis d’office dans des affaires de terrorisme, ne voient pas ces quartiers d’évaluation du même œil. Selon leur tribune publiée dans Le Monde, les premiers retours sont « alarmants » : « Mélange des détenus quel que soit leur âge ou leur situation pénale (détention provisoire ou exécution de peine), fouilles à nu plusieurs fois par semaine, changement de cellule hebdomadaire, accès aux douches réduit, aucun accès aux activités scolaires ou professionnelles alors qu’elles sont justement les plus efficaces pour amorcer la ‘déradicalisation' ».

Cette politique pénale ne sera-t-elle pas responsable de la récidive de demain ? Car la réalité est que rien en prison n’est organisé pour préparer le retour dans la société des personnes condamnées pour des faits de terrorisme.Les 12 secrétaires de la conférence du barreau de Parisdans « Le Monde »

Si l’administration pénitentiaire affirme ne pas ignorer pas cette « question », l’exécutif, lui, a déjà tranché. Face au risque que représentent ces profils, le Premier ministre a annoncé la création de 1 500 places dans des quartiers étanches, en plus des QPR. Ils sont destinés à accueillir, à terme, tous les détenus prévenus et condamnés pour des faits de terrorisme et tous les prisonniers de droit commun identifiés comme « radicalisés ».