Sur l’île de Lesbos, la colère et la haine prennent le dessus

Seuls
Tout a basculé si vite à Lesbos, dernière frontière orientale de l’Europe, dans le nord-ouest de la mer Egée. Et ce ne sont pas seulement les humanitaires qui s’en vont, mais bien l’humanité elle-même qui semble avoir déserté le cœur des habitants. Eux qui avaient longtemps su se montrer si généreux. Mais depuis que la Turquie a mis à exécution sa menace d’ouvrir les frontières, le climat déjà tendu sur l’île a viré à «l’anarchie la plus totale», note un habitant joint par téléphone. Déjà excédée de devoir gérer seule des réfugiés, de plus en plus nombreux, cantonnés ici depuis l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie en 2016, la population locale a décidé désormais de «se faire justice elle-même».