Parler de la banlieue normalement

French-Algerian-Australian writer and journalist Nadir Dendoune (R), inspiration for the film The Ascension, poses with his mother Messaouda on L'Ile-Saint-Denis, next to Paris, on January 11, 2017. The film The Ascension, inspired by the climbing of MouNadir Dendoune à côté de sa mère, Messaouda, à L’Ile-Saint-Denis. 11 janvier 2017. (AFP / Patrick Kovarik)

Evidemment qu’en banlieue il y a pléthore de gens talentueux, intelligents, pleins de ressources, des fonctionnaires dévoués ou des créateurs d’entreprise qui réussissent : pourquoi n’y en aurait-il pas? Pardon, mais on a parqué les gens là parce qu’ils étaient pauvres et/ou immigrés, non parce qu’ils étaient plus bêtes que les autres !

Nadir Dendoune, dont j’avais fait le portrait, a été le premier Arabe du 93 à conquérir l’Everest, sans avoir jamais rien gravi d’autre que l’escalier de son HLM, cité Maurice-Thorez à l’Ile-Saint-Denis. Cet exploit, qui a inspiré le film « L’Ascension », et d’autres réussites à son actif, suffiraient à faire de lui un « exemple ».

« Je ne suis pas un exemple, je suis une exception », clame pourtant notre confrère, qui rejette le discours, qu’il qualifie de « néo-libéral », consistant à vanter « l’effort » ou encore à affirmer que « si on veut, on peut » :« Non, ce n’est pas vrai ! Parfois on veut, mais on ne peut pas. Et le plus souvent, on ne pense même pas à vouloir, parce qu’on a intégré qu’on ne pourra jamais ».