France-Algérie : la réconciliation mémorielle à la peine

Salve de condamnations
Dans ce contexte, l’animosité a été immédiate en Algérie. La presse a publié nombre de tribunes accusant M. Stora d’« euphémiser » la violence de la conquête coloniale ou d’établir un « équilibre des traumatismes » où « la peine de chacun vaut celle de l’autre », selon les formules de l’historien Noureddine Amara.

Prenant ensuite le relais des commentateurs, les organisations satellites du Front de libération nationale (FLN) ont vertement critiqué le rapport. L’Organisation nationale des moudjahidine a estimé que « le fait d’écarter toute possibilité d’excuses de la part de la France officielle pour ses crimes coloniaux est de nature à torpiller les tentatives de réconciliation des mémoires ». La Fondation du 8 mai 1945 – date des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata – a déploré que « la France continue à ignorer les massacres perpétrés en Algérie, qui doivent être considérés comme des crimes d’Etat ».