Cette position relève d’une logique implacable : si les droits de l’Homme s’arrêtaient aux frontières de leurs territoires, il suffirait aux États de délocaliser leurs violations pour ne plus être inquiétés. Le droit maritime n’est pas le seul droit pertinent en haute mer, le principe du non-refoulement s’y applique.
Qui doit accueillir ? Position cynique des États
Un État refusant l’accès à l’Aquarius pourrait arguer qu’il ne contrevient pas au principe de non-refoulement dans la mesure où le navire peut potentiellement débarquer ailleurs, dans un autre État. Les États semblent avoir tendance à tenir cette position cynique, ils estiment que l’Aquarius peut débarquer chez leurs voisins. Les différents gouvernements se renvoient ainsi la balle, l’un avançant qu’il n’est pas le lieu le plus proche, l’autre que l’Aquarius bat un pavillon qui n’est pas le sien. Le principe du non-refoulement est-il pour autant garanti s’il ne repose que sur la simple hypothèse qu’un autre État peut accueillir à notre place ?