«Posons-nous la question: pourquoi les contrôles d’identité ne touchent que certaines personnes, par exemple?, lance la directrice de Sauvegarde 93. Beaucoup de ces jeunes ne se vivent pas comme possédant les attributs positifs de la nationalité française, de la citoyenneté. Il faut mettre des mots sur les maux de nos enfants, car qu’on le veuille ou non, ce sont des enfants de la République.»
Le contrôle au faciès n’est qu’un exemple des discriminations vécues par les enfants d’immigrés. Ce sentiment d’exclusion est récupéré par les discours salafistes. «Ils se basent sur un discours de sécession avec la République, souligne Yaseen Berouini. Au cœur de ce discours, il y a l’idée que l’on empêche les musulmans de participer au débat collectif. Alors si l’on ne veut pas de nous, autant se désengager de la nation.» La propagande de Daech s’est également nourrie de ce sentiment d’exclusion.