Rachid Santaki : « Il faut passer de la débrouille à la professionnalisation »

En fait, t’es ultra pragmatique

Complètement. Aujourd’hui, par exemple, j’aspire à devenir producteur. Je ne rêve pas d’un César, je cherche l’efficacité, la productivité, j’ai un côté capitaliste, pragmatique. Aujourd’hui, j’ai 43 ans je vis de l’écriture, j’ai ma casquette d’entrepreneur, qui m’aide à optimiser cette activité.

Tes œuvres sont marquées par le réalisme. Ta matière, c’est la vie ?

Mon premier polar était directement inspiré de ma vie d’éducateur sportif habitant Saint-Denis. Ma matière première est sous mes pieds. Mon univers littéraire est lié à mon parcours. Mon prochain bouquin parlera de la mort de l’enfance et de la perte de l’innocence. Il sera lié à mon vécu. Il sera dur, mais c’est un sujet universel qui touche tout le monde. J’interviens en maison d’arrêt régulièrement, notamment pour parler de mes livres. Lors de ma première intervention, on m’a demandé combien d’années j’avais fait. Je n’ai jamais été en prison. La seule connerie que j’ai faite, c’était à dix ans. J’avais mis une boîte de Playmobil Police sous mon blouson. Les mecs étaient morts de rire, je ne m’invente pas de vie. Mais quand je parle de prison, on a l’impression que je connais le sujet, alors que je n’ai jamais connu leurs conditions de détention.