Rachid Santaki : « Il faut passer de la débrouille à la professionnalisation »

Rachid Santaki, écrivain et organisateur de La Dictée des Cités, s’est entretenu avec notre journaliste Mathieu Blard. Ils ont causé boxe, entrepreneuriat et système scolaire.

Il claque une bise ou tape un check tous les dix mètres entre la station de métro où on l’a retrouvé et la terrasse du Khédive, le bar sympa de la place de la mairie de Saint-Denis. La réussite, ça tient aussi au fait de savoir garder contact avec les gens. Son téléphone sonne à intervalles irréguliers. Il répond souvent, mais pas à tous les coups. C’est important de hiérarchiser les urgences. Entre l’organisation de La Dictées des Cités, ses nombreux projets cinés, ses trois bouquins sur le feu et ses soirées à taper dans des sacs de frappes, ce couteau Suisse d’un bon double mètre a du pain sur la planche. A 43 ans, il a fait du chemin depuis ses « 48 redoublements », comme il aime à le dire. Lauréat des espoirs de l’économie CCIP en 2006, ex-patron de presse avec le canard gratuit 5 Styles consacré au hip-hop, romancier à succès, scénariste… Ce modèle de débrouille professionnelle le dit sans pédantisme et sans fausse modestie : il a une vision d’ensemble. Les inégalités sociales ? Ouais, elles existent, mais il refuse de s’attarder dessus. Ça ne l’intéresse pas, l’environnement est ce qu’il est. Il faut faire avec et tracer sa route. Entretien avec un gusse qui sait où il va.