Rachid Santaki : « Il faut passer de la débrouille à la professionnalisation »

Tu as dit au Monde « Tout en bossant comme chauffeur, je suis devenu patron de presse ». C’est un peut l’uberisation avant l’heure ? 

Grave ! Je faisais une semaine de ouf et ensuite, j’avais une semaine de repos. Pendant ma semaine de repos, je bossais sur mes projets. J’optimisais mon temps au maximum.

Du coup, l’uberisation, t’en penses quoi ? 

C’est précaire. Il ne faut pas qu’elle soit totale. Aux États-Unis, par exemple, les mecs qui conduisent ont une autre activité. Quand l’ensemble de tes revenus est basé sur ce système, tu tombes dans la précarité. Quand c’est un plus, ça t’enrichit, ça t’appauvrit si tu le perds, mais ça te met pas sur la paille. Aujourd’hui, t’as des jeunes en galère qui se sont endettés pour faire chauffeur VTC… Quand on taffe pour Uber, il faut savoir évaluer, ne pas avoir peur de bosser et surtout avoir une vue globale.