Quand l’islam acceptait la critique et l’homosexualité

Aujourd’hui, de tels propos attireraient, sur celui qui en serait à l’origine, l’ire des intégristes musulmans qui ont totalement perdu cette capacité à rire de Dieu. Pourtant le bon mot théo-humouristique permet de prendre du recul avec les drames de l’existence. Or ; qu’est-ce que la religion sinon un outil facilitant le détachement ? Car l’humour en Dieu est ce mélange subtil de gravité et de légèreté, reflet d’une foi profonde, pénétrante et irradiante. Mais, il faut en convenir : cet humour est aux yeux de certains une injure faite à Dieu. Pourtant, le Coran n’interdit pas formellement de rire de la religion, à condition d’éviter les postures offensantes. Plus étonnant encore : le concept de blasphème n’existe pas en islam ! Il est donc urgent de renouer avec cet outil spirituel, celui de l’autodérision religieuse, qui, comme le disent certains soufis, permet de se rapprocher de Dieu. Même constat pour l’homosexualité que l’on pense incompatible avec l’islam. Pourtant, là encore, le monde islamique, jadis, fut plutôt tolérant vis-à-vis de cette pratique. L’existence, sous les Abbassides de traités d’érotologie, dans lesquels les rapports entre individus de même sexe sont abordés avec finesse, le démontrent. Tout comme la pléthore d’œuvres dédiées à la poésie bachique exaltant l’hédonisme, l’ivresse, le vin, la charnalité, etc. Cet extrait tiré d’un des pamphlets du fameux Abû Nuwâs, extraordinaire poète libertin, en atteste :