TATOUAGE SUR LE BRAS, NOURRITURE JETÉE DEVANT EUX : CES ENFANTS STIGMATISÉS PARCE QUE LEURS PARENTS NE PEUVENT PAS PAYER LA CANTINE
“J’ai besoin d’argent pour le déjeuner”. Si les mots sont courts et simples, l’humiliation, elle, est immense. Aux Etats-Unis, une pratique pour le moins dérangeante a actuellement lieu, à la vue de tous : la stigmatisation des enfants dont les parents n’ont pas payé la cantine. Les répercussions peuvent être diverses : certaines écoles tamponnent dans messages chocs sur les bras des enfants, quand d’autres les forcent à arborer un bracelet de couleur. Histoire qu’à la cantine, le personnel sache qu’il ne faut pas les servir. Et gare aux enfants fraudeurs : dans ce cas-là, on jetera leur nourriture devant eux, et devant tous les autres élèves de la cantine…
Aux Etats-Unis, nous sommes allés à la rencontre de Stacy Koltiska, la première Américaine a avoir dénoncé ces cantines de la honte. Stacy travaillait dans la cantine d’une école primaire de Pennsylvanie quand elle a assisté à une scène, qui l’a poussé à démissionner et à faire de ce problème un combat : “Je n’oublierai jamais le visage d’un petit garçon. Il était en CP, on venait de lui retirer son repas. Il n’a pas compris”. Stacy Koltiska, qui a médiatisé son action, est devenue depuis une héroîne, qui reçoit des messages de félicitations du monde entier, pour avoir “brisé la loi du silence”.
Pour autant, le sujet peine encore à trouver des soutiens, y compris du côté des politiques. Si la Pennsylvanie vient d’adopter un projet de loi pour remédier à ces “cantines de la honte”, sur la cinquante d’Etats que compte les Etats-Unis, seuls deux Etats ont, pour l’heure, décidé de prendre des mesures.