Parler de la banlieue normalement

A worker punches his time card as he arrives at French carmaker PSA Peugeot Citroen factory in Aulnay-sous-Bois, outside Paris, on July 13, 2012, the day after the group announced it would slash 8.000 jobs in France. Unions slammed the announcement as a dUn travailleur pointe à l’entrée de l’usine de PSA Peugeot Citroën à Aulnay-sous-Bois, le 13 juillet 2012. L’usine a fermé la même année. (AFP / Thomas Samson)

Je repense à Lamine, un lycéen de Noisy-le-Sec que j’avais interrogé pour un article sur les méthodes de recrutement des agents de Daech, quelques mois après les attentats de novembre 2015.

Un de ses camarades était parti en Syrie en mars de la même année et lui avait envoyé une photo où on le voyait poser, radieux, aux côtés d’autres jeunes hommes, autour d’une table débordant de victuailles, leurs kalachnikovs bien en évidence à l’arrière-plan.

Lui-même avait été abordé à plusieurs reprises, à la sortie de l’office religieux, par un petit groupe informel de recruteurs, jusqu’à ce que, paniqué à l’idée de les recroiser, il décide de ne plus jamais remettre les pieds dans cette mosquée. J’essayais de comprendre pourquoi son camarade s’était laissé convaincre de partir alors que l’idée du djihad faisait horreur à Lamine.