Mais la Seine-Saint-Denis et, au-delà, tous les territoires structurellement sous-dotés, méritent mieux que cette aumône qui leur est faite à chaque fois qu’un maire ou un président de tribunal crie assez fort pour se faire entendre, des journalistes puis du pouvoir.
A propos de la capacité des habitants à se faire entendre des médias, il faut noter qu’elle dépend beaucoup, hélas, de leur lieu de résidence, et de sa proximité avec la capitale.
De fait, de plus en plus de journalistes habitent en petite couronne, dans ces villes en cours de gentrification aux portes de Paris, si bien qu’une mobilisation pour la fermeture d’une usine polluante ou le maintien en REP d’un collège rencontrera beaucoup plus d’échos si elle a lieu à Montreuil, au bout de la ligne 9, qu’à Claye-Souilly, en Seine-et-Marne, ou à Deuil-la-Barre, dans le Val-d’Oise.
Une injustice reste pourtant une injustice, qu’elle se produise en grande ou en petite couronne.