En Afrique, les Haut-Parleurs sont désormais une cinquantaine, issus de la plupart des pays francophones (Algérie, Tunisie, Maroc, Sénégal, Togo, Bénin, Mali, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, Cameroun, Gabon…), et parlent de leurs préoccupations, qu’il s’agisse du travail, de la liberté d’expression, de l’amour, de la fin des tabous sociaux et d’une longue liste d’autres sujets.
A travers des formats cours de quatre à sept minutes, Houlèye, Redha, Xuman, Laura, Thameur ou Momo invitent donc leur communauté, et au-delà, à réfléchir aussi bien sur la difficulté des jeunes femmes célibataires à se loger à Alger que sur la pêche artisanale à Kerkennah (Tunisie), le harcèlement sexuel dont sont victimes les Ivoiriennes au travail et à l’école, le déni qui fait obstacle à la lutte contre le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) ou le repassage des seins des jeunes adolescentes… L’un slame avec le courage de ses 27 ans pour en finir avec la dictature au Togo, en proie à une crise politique et sociale qui ne trouve pas d’issue ; un autre dénonce en reggae l’indifférence et l’hypocrisie des dirigeants africains et européens face à la tragédie des migrants engloutis par la Méditerranée ; un troisième raconte en dessins l’histoire des luttes féministes des Tunisiennes.