La fiancée juive de Damas
Seulement, il y a l’envers du décor. Rachel, par ses papiers syriens, n’est pas juive mais musulmane. Il faudra faire le siège du grand rabbinat pour qu’elle soit réintégrée dans sa religion d’origine et puisse accéder au statut de nouvelle immigrante. Ensuite elle est arrivée avec une liasse de billets syriens, l’équivalent de 10 dollars. Sans ressources, elle ne reçoit aucune allocation de l’Etat et ne peut compter que sur le soutien de sa famille. Par terre, dans sa petite chambre, la valise bouclée à Damas ne contient que des robes d’été. Quelques gandouras brillantes suspendues dans l’armoire, souvenir des fêtes abolies en terre arabe, attendent une nouvelle vie en terre israélienne. Mais tout cela n’est rien en regard de la vraie tragédie : celle des enfants et petits-enfants de Rachel livrés à l’ouragan qui emporte les réfugiés sur les flots de la Méditerranée et les routes lamentables de l’exode européen.
L’enfant de Fouad vient d’arriver dans un camp de réfugiés aux Pays-Bas.