La fiancée juive de Damas

«Je n’ai jamais eu peur. On m’adorait. Le vendredi, qui est le jour saint musulman, je préparais le « soufrito », le poulet aux pommes de terre et à la tomate, le plat que ma mère, Rose, cuisinait pour shabbat.»

C’est ainsi que toute une rue musulmane de Damas, de génération en génération, même quand les juifs eurent disparu, se passa de foyer en foyer la recette du soufrito hébraïque. Celui-là même que nous dégustons, ce soir sabbatique de 2016, tandis que la transfuge bien-aimée égrène ses confidences, entre un pleur et un éclat de rire.