La fiancée juive de Damas

«Ah, mais les enfants savaient que leur mère était juive ! Et fière de l’être ! Même si mes enfants étaient élevés en bons musulmans, ils savaient. C’était comme ça. Je récitais le Shema Israel [la profession de foi juive] chaque soir en me couchant et j’allais aux grandes fêtes juives à la synagogue tant qu’il y a eu des synagogues. Après, je priais à la mosquée.»

Il y a eu des juifs à Damas pour mener une vie en apparence normale – avec l’ombre de la persécution pour «sionisme» au-dessus de leur tête – jusqu’aux années 60. A l’arrivée de Rachel, en 1948, la communauté de Syrie comptait encore 30 000 âmes. Elle se souvient de la shaar al Yahoud, la rue des commerçants juifs, et de ses amies chez qui elle allait pleurer en parlant de la Palestine. Ce nom lui était resté de sa vie antérieure sous le mandat britannique et elle l’a gardé jusqu’à son retour rocambolesque en terre d’Israël voici à peine trois mois.