Copiées d’un pays à l’autre, comment les intox fabriquent des stéréotypes racistes sur les migrants

Mais ces hommes musclés ne sont pas des migrants arrivés en Europe récemment. Ces photos ont en fait été prises en Australie, sur l’île Christmas, en 2013, et ont ensuite été publiées sur ce blog, mais l’identité de ces individus arrêtés par la police australienne n’a pas été clairement établie.

Le migrant « assisté », qui vit avec les aides sociales

Cette catégorie regroupe les fausses informations concernant les aides sociales perçues par les migrants. En Turquie comme en France, des groupes antimigrants et des personnalités politiques proches de l’extrême droite ont prétendu que les réfugiés avaient droit à une carte bancaire créditée chaque mois de plusieurs centaines d’euros. En France, des membres du Front national ont répandu ce mensonge, photo à l’appui.

Capture d’écran de la page Facebook de Bernard Monot, député européen du Front national.

Si l’allocation pour demandeur d’asile existe bien en France, elle s’élève à 6,80 euros par jour et par personne, complétée de 4,20 euros si la personne n’a pas accès à une place d’hébergement, explique L’Obs. Pour atteindre le chiffre de 40 euros mis en avant par ce membre du Front national, il faudrait une famille de 10 personnes, qui toucheraient précisément un forfait de 37,40 euros par jour.

“À gauche, des Syriens attendent de recevoir leur salaire devant la Poste … À droite, des citoyens de mon pays qui vendent des fruits et légumes pour quelques sous”, peut-on lire sur cette capture d’écran d’un tweet publié le 23 février 2017.

En Turquie, on retrouve le même mécanisme. Plusieurs publications, partagées massivement, ont affirmé que les réfugiés syriens recevaient un salaire via la PTT, l’entreprise publique postale turque. Pour appuyer ce propos mensonger, plusieurs images de Syriens faisant la queue devant les postes turques les accompagnaient.