Il est certain que les caricatures de «coupeurs d’oreilles» (les tirailleurs) en vogue pendant la Grande Guerre, la propagande régulière dénonçant à tort les crimes et les violences de ces combattants noirs taxés de «violeurs syphilitiques noirs», avaient contribué à forger un regard spécifique dans la société allemande. La haine était donc ancienne. Dès le 30 juillet 1915 en effet, le gouvernement allemand avait publié et diffusé un mémoire documenté destiné à l’opinion internationale et entièrement consacré aux présumées «exactions» des soldats indigènes. Dans le même temps, le célèbre ethnologue Leo Frobenius avait regroupé un certain nombre de prisonniers, originaires de toutes les nations alliées, les filmant, les faisant photographier et peindre, dans un souci de propagande, avant de publier son livre-monument, le Cirque des peuples de nos ennemis.
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