« Honorer les combattants noirs, nos frères de lutte »

C’est ainsi que le 23 avril 1920, en Allemagne, six délégués du Reichstag adressèrent à leur gouvernement fédéral une pétition réclamant une enquête sur les «rapts» et les «viols» dont les Allemandes étaient prétendument les victimes dans la zone occupée. Les combattants noirs violeraient des milliers de femmes, commettraient des atrocités ou propageraient la syphilis. L’écho de ces allégations infondées eut un retentissement mondial : les Etats-Unis réclamèrent le départ de leurs troupes noires de la Ruhr, la presse anglaise rajouta sa voix, et le pape Benoît XV somma à son tour le retrait des combattants de couleur dans le continent européen afin de le «purifier».