« Honorer les combattants noirs, nos frères de lutte »

«L’itinérance mémorielle» d’Emmanuel Macron, qui l’a conduit jusqu’à Reims, au pied du monument des Héros de l’armée noire, a été essentielle : elle montre que nous pouvons dorénavant écrire autrement nos histoires communes tout en gardant la fierté de nos histoires singulières. Léopold Sédar Senghor, dans son recueil Hosties noires(1948), évoquait déjà le sacrifice de ces combattants en ces termes : «Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort ; Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ? […] Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur  ; Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France…» Il avait tout dit, mais qui avait prêté l’oreille à l’immense poète de la Négritude dans ce texte écrit il y a soixante-dix ans ?