Ariski : Moi, le racisme, je l’ai subi avec mes parents durant la guerre. Dans les années 70, quand je suis venu en France, il y avait toute une polémique autour du pétrole et la nationalisation de l’hydrocarbure. Et il y avait des réflexions comme « s’il vous manque du pétrole dans votre voiture mettait un arabe dedans » et il y a même eu une série de meurtres. La France, ce n’est pas un pays de racistes même si des gens votent pour le Front National. Dans une usine comme Renault Billancourt, on a lutté contre le racisme. Mais ce combat est long. Dans les années 50, on traitait les juifs comme des moins que rien. Mais ils ont réussi à s’insérer dans la société, grâce à l’école.
On se rend compte que des jeunes en mal de reconnaissance se radicalisent alors qu’à l’époque ce phénomène n’existait pas. Comment expliquez-vous ce fléau ?
Georges : La violence est dans la nature humaine mais on doit se combattre de manière non violente. Regardez les grands hommes : Gandhi a obtenu l’indépendance de l’Inde avec ce processus, Nelson Mandela a pardonné quand il est sorti de prison. Mais ce n’est pas simple, du temps de la Seconde Guerre mondiale, ceux qui avaient besoin de violence allaient au front et c’était réglé. La non-violence est une force politique importante.
Vous pensez que c’est un problème d’ordre religieux ou ça découle d’un souci social ?
Ariski : À notre époque, il n’y avait pas de foulard. Les gens ne revendiquaient rien. Les Musulmans se rasaient le dimanche, mettaient un costume, avec une cravate et allaient à la mosquée de Paris en priant en toute discrétion. Maintenant, certains jeunes se radicalisent alors qu’ils ne connaissent rien à la religion car ils ne l’ont pas étudié. Ces jeunes là se sentent discriminés et montrés du doigt. L’islam est une religion de paix et de tolérance. Mais aujourd’hui on s’entretuent.