A Soissons, ces médecins à diplôme étranger qui font tenir l’hôpital

Dr. Hager Ben Mokhtar, cheffe du Hager Ben Mokhtar, diplômée en Tunisie et cheffe du service de réanimation du centre hospitalier de Soissons, dans l’Aisne, le 5 avril 2022. DELPHINE BLAST POUR « LE MONDE »

Deux sur trois ont bien réussi leurs épreuves de vérification des connaissances (EVC), soit le sésame nécessaire – auquel s’ajoutent deux ans de « parcours de consolidation » dans un hôpital – pour obtenir le droit d’exercer en France. Mais aucun poste n’était accessible à Soissons en réanimation dans la liste d’affectations, établie cette année par le ministère de la santé. Il leur aurait donc fallu partir. Et peut-être même avec leurs conjointes, alors que deux d’entre elles sont… gériatres à l’hôpital ! Une hécatombe.

La procédure d’affectation a finalement été repoussée à l’été. La réanimatrice de 49 ans souffle, mais reste inquiète de savoir combien de médecins elle pourra garder in fine. Elle-même est passée, en début de carrière, sous les fourches caudines de cette procédure, après un diplôme tunisien, avant d’obtenir la « plénitude d’exercice » en France. Aujourd’hui, cette « Franco-Tuniso-Algérienne » est la seule « senior » du service, dit-elle avec le sourire, soit l’unique praticienne de réanimation « inscrite à l’Ordre [des médecins] ».