A Soissons, ces médecins à diplôme étranger qui font tenir l’hôpital

Une infirmière en réanimation au centre hospitalier de Soissons, dans l’Aisne, le 5 avril 2022. DELPHINE BLAST POUR « LE MONDE »

Ces médecins à diplôme étranger « tiennent nos services, souligne le directeur de l’hôpital, Eric LagardèreIls sont une nécessité absolue, au regard de notre offre de soins pour avoir un service public de qualité ». Avec, d’un côté, la démographie médicale déclinante à l’échelle nationale et insuffisante par rapport aux besoins, et, de l’autre, la faible attractivité de l’hôpital, encore plus dans les petites villes et les zones rurales, avec des établissements qui voient les grands centres hospitaliers universitaires « aspirer » la majorité des internes – les étudiants après leur sixième année – puis des jeunes médecins… l’équation est difficile. « Ce qui nous inquiète, c’est l’incapacité à mixer notre recrutement », reconnaît le directeur, alors que 75 % des embauches (hors FFI) concernent désormais des médecins à diplôme hors UE. Sur 2 109 candidatures reçues en 2021, seules dix-sept provenaient de médecins inscrits à l’Ordre et issus des facultés de médecine françaises.

Pour la cheffe de réanimation, cette mixité est surtout « une question d’image ». « Je préférerais avoir quelques Français, explique Hager Ben MokhtarCe n’est pas du tout une question de compétence, il la faut pour tout le monde et je sélectionne tous mes médecins sur les bouts des doigts. S’ils ne font pas l’affaire, je ne les garde pas ! » Mais cela donne un signal, selon cette femme très directe : « Ça dit quand même que ça vaut la peine de venir dans un service. »