Tania de Montaigne : « Il faut pouvoir dire noir, jaune, juif »

Que pensez-vous des réunions en « non-mixité racisée » ?

Je ne sais pas ce que cela représente en nombre, mais probablement moins que la place qu’on leur accorde dans les médias. Dans ces réunions, il y a toujours l’idée que « quelqu’un » est responsable de votre malheur, mais ce quelqu’un n’est pas convié. Plus fort encore, malgré son absence, ce quelqu’un occupe tout l’espace. La non-mixité ne m’intéresse pas. Si elle était destinée à produire des choses à transmettre et à partager, on pourrait en discuter, mais en réalité elle ne sert à rien, c’est juste un exutoire. On qualifie ces mouvements d’antiracistes, alors que si on écoutait ce qu’ils disent sans regarder leur couleur de peau, on n’aurait jamais l’idée de les désigner de la sorte…

Aucune couleur de peau n’autorise à faire son marché dans l’histoire. Car être français, ce n’est pas une affaire de couleur

Vous ne semblez pas spécialement préoccupée par les polémiques à répétition autour de l’appropriation culturelle…