« un an de colère », récit du journaliste de l’AFP qui a couvert le drame des Rohingyas

People gather around the bodies of Rohingya refugee children on Inani beach, who died after their boat capsized, September 28, 2017.Des Bangladais autour des corps de jeunes enfants rohingyas qui se sont noyés quand le bateau qui les emmenait pour fuir la Birmanie s’est retourné. 28 septembre 2017. (AFP / Fred Dufour)

Je suis en colère contre la perte de Shona Miah, un père détruit rencontré le lendemain près de la plage d’Inanei, gémissant en fermant les yeux de ses trois jeunes filles après que la mer ait rendu leur corps sur la côte.

Au moins ont-elles été inhumées dans le rite musulman, leurs corps lavé et enveloppé dans un linge blanc par des Bangladais dont le vendredi avait été bouleversé par l’évènement. Ils ont pleuré pendant que l’imam récitait ses prières, des centaines de fidèles, pour la plupart des marins et pêcheurs très pauvres, tête baissée. C’est la chose la plus émouvante à laquelle j’ai assisté.