Viols, décapitations, opérations kamikazes ont été le lot quasi quotidien de la société algérienne des années 1990. Ce traumatisme expérimenté une génération après celui de la guerre de Libération nationale (1954-1962) a profondément marqué et déchiré les familles – qu’elles aient été sympathisantes des courants islamistes ou du côté des forces de sécurité.
Le fantasme commun de la purification du corps social
Comme Daech, les Groupes islamiques armés se sont empressés d’imposer une vision manichéenne du monde, ne laissant aucune alternative aux citoyens sinon celle d’être « avec » ou « contre » eux. Les deux entités se rejoignent également dans leur fantasme de purification du corps social. Le premier objectif des GIA à été d’éliminer physiquement les étrangers, les expatriés et les intellectuels au sens le plus large (journalistes, écrivains, universitaires..), tandis que Daech a été plus loin, condamnant et éliminant toute personne ne s’inscrivant pas dans son orthodoxie religieuse, en particulier les populations chiites.