Radicalisation et désengagement : les leçons de la « décennie noire » en Algérie

Les données du Soufan Group indiquent ainsi que plus de 5 000 Tunisiens et 2 000 Marocains auraient rejoint Daech. Géographiquement située entre ces deux pays, l’Algérie aurait, selon certaines estimations, fourni moins de 150 soldats à l’Organisation de l’État islamique.

Plusieurs facteurs expliquent cette particularité sociologique. Pour nombre de chercheurs, l’Algérie a d’une certaine manière engendré et expérimenté son propre Daech. Précisons, à ce titre, que si le rôle des services de sécurité algériens dans la radicalisation de ces groupes est avéré, le degré et l’étendue de la manipulation est en revanche sujet à débats entre les spécialistes. Quoi qu’il en soit, les niveaux de violence atteints par les Groupes islamiques armés (GIA) durant « la décennie noire » (1990-2000) sont, par de nombreux aspects, très comparables aux pratiques sanguinaires des djihadistes du Cham.