Quand l’islam acceptait la critique et l’homosexualité

« Ibrahim an-Nazzâm nous tient De vrais propos blasphématoires

Il me surpasse en athéisme […]

Lui dit-on : “Que bois-tu ?” Il répond : “Dans mon verre !”

Lui dit-on : “Qu’aimes-tu ?” Il répond : “Par derrière.” »

Homosexuel notoire, Abû Nuwâs fut, jusqu’en 815, le compagnon d’orgies du calife abbasside Al-Amîn qui, succédant à son père – le renommé Haroun al-Rachid – tombera sous le charme d’un certain Kaouthar dont il fit son favori. Une fraction de l’élite dirigeante s’abandonna donc s’en sans cacher à la « pédérastie ». Que ce soit en Irak ou ailleurs, l’histoire regorge d’anecdotes contant les amours, parfois enflammées, de tel ou tel souverain pour leur favori. Même le célèbre théologien littéraliste, Ibn Hazm, n’hésitera pas à brosser, dans Le Collier de la colombe, « petit livre écrit en 1022 [développant] […] une théorie d’idéalisme érotique », la passion exaltée d’un musulman pour un jeune chrétien. Et que dire du propos suivant ! « l’anus est […] un orifice désiré par nature autant que le vagin ».