Mais cette fois-ci, les femmes marocaines ont signé nominalement un manifeste dans lequel elles déclarent : «Nous sommes hors-la-loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n’ont plus lieu d’être. Nous avons eu des relations sexuelles hors mariage. Nous avons subi, pratiqué ou été complices d’un avortement.» Un seul chiffre : selon l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, 600 à 800 avortements seraient pratiqués chaque jour au Maroc. Plus encore, elles osent dire que «l’amour n’est pas un crime» et que toutes lois qui interdisent ou stigmatisent le droit d’aimer librement devraient être «retirées» du code pénal marocain. Pour rendre la chose possible, elles viennent de signer une pétition (numéro 250 165) qu’elles ont déposée au Parlement, le 6 décembre, afin que s’ouvre sur ce thème un débat national. On aurait tort de sous-estimer l’action de ces signataires et les effets de leur signature. Ce qui vient d’être commis d’abord par ces femmes est à la fois inédit et très prometteur.
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