Dans ces contrées, aimer en toute liberté est un acte hérétique. Se prétendre féministe ou revendiquer son appartenance à un mouvement féministe (national et/ou international), c’est faire preuve de trahison, autrement dit, d’occidentalisation dans ce que l’Occident aurait de pire : l’émancipation politique des femmes. Pourtant, c’est en Egypte que la première «société d’éducation des femmes» a été fondée en 1881 pour prendre en compte les droits des femmes. C’est aussi, dans les années 40, sous les diverses colonisations, que des organisations féminines arabes ont accédé à l’existence politique et ont lutté contre la polygamie, le voile et pour le droit des femmes à l’éducation. En fait, c’est cette tradition de lutte émancipatrice longtemps étouffée des femmes arabes qu’ont réanimées les signataires marocaines du «manifeste des 490» pour la liberté sexuelle au Maroc (en référence à l’article 490 du code pénal marocain qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage).
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